Non. Je ne vous la jouerai façon Stone et Charden, dont la chanson, horrible d'être idiote, poursuit ensuite par ces vers dignes d'un père Ubu : "et le reste n'a pas d'importance..." !
Je tenais simplement à vous adresser cette émouvante photo prise sur notre lieu de vacances à Leffrinckoucke. Pour moi, elle constitue une image forte de notre destinée à la fois si évoluée et si fragile.
À l'image de ce petit voilier qui tire parti, si ingénument mais si intelligemment, des éléments pour naviguer. Il trace sa route à l'exact point de rencontre entre un ciel capricieux et une Mer du Nord aujourd'hui apparemment languide mais sujette à des soubresauts toujours possibles.
"Et pourtant il flotte", pourrions-nous dire parodiant Galilée déclarant à propos de la terre lors de son procès le 22 Juin 1633 : "Et pourtant elle tourne..."
Mais lorsque l'on songe à la pollution, à la détresse des migrants, et aux nombreux problèmes que nous rencontrons aujourd'hui, nous pourrions ajouter dans les deux cas : "Mais pour combien de temps encore ?"
Les vacances sont pour nous une façon de mettre tout cela entre parenthèse, sans perdre de vue ces problèmes qu'il nous faudra bien résoudre un jour collectivement une fois revenus dans la "vie civile".
Notre pratique au sein du Dojo nous affranchit aussi de ces préoccupations, temporairement du moins au cours des séances d'entraînement. Elle alimente en nous un état d'esprit ouvert et positif face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Certes elle ne les résout pas -ce serait vraiment trop beau !- mais elle nous permet de regarder la réalité en face, d'envisager l'autre comme un autre nous-même, et de tenter d'apporter des solutions avec sérénité aux problèmes que nous rencontrons. C'est là une vertu cardinale de l'Aïkido que je ne peux que souhaiter à toutes et à tous d'adopter et que j'espère pouvoir cultiver, pour ma part, le plus longtemps possible !
À bientôt sur les tatamis !
Dominique