Voyez comme les choses sont étranges. Nelson Mandela est décédé et, pour autant que je sache, personne autour de moi, je veux dire de ceux qui pratiquent l'aïkido, art martial pacifiste, n'a évoqué la perte de cet homme qui a su libérer son peuple et réorienter sa destinée, au delà des épreuves qu'il a surmontées, non par la violence mais par le pardon et la compassion. Il agissait ainsi, en digne héritier spirituel de Gandhi, et, toutes choses égales par ailleurs, sur des bases philosophiques voisines de Maître Ueshiba...
On conjecturerait à tort de l'indifférence de notre part. C'est peut-être tout simplement parce que le monde réel n'entre guère sur les tatamis et que nous lui aurons rendu hommage, sincèrement, chacun par devers soi,
faisant fi des sirènes médiatiques et des célébrations démonstratives et autres déclarations panégyriques, parfois bien hypocrites.
Pour nous, nous nous contenterons d'emboîter le pas du Dalaï Lama qui déclare à propos de la disparition de ce héros : " Le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre est de faire tout ce que nous pouvons pour contribuer au respect de l'unité de l'humanité et travailler à la paix et à la réconciliation comme il l'a fait. "
Rien à ajouter à cela sinon que la pratique régulière de l'aïkido constitue un bon point de départ pour donner corps à cette promesse.