Ce texte de François Penin est extrait de la lettre d'information Aïki Ch'ti N°77 de la Ligue Nord-Pas-de-Calais d'Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires. Pour vous abonner à Aïki Ch'ti et vous tenir ainsi informés, contactez la ligue sur son site à l'adresse suivante : http://aikido-nordpasdecalais.fr/contact/
Des idées fausses sur les stages ou autant de mauvaises raisons de ne pas s’y rendre…
- « Les stages, c’est pour les gradés. »
- « Moi, je vais au stage parce que c’est obligatoire pour pouvoir passer le grade Dan, sinon… »
- « Je n’apprends rien dans les stages. »
- « J’ai peur de pratiquer avec des gens que je ne connais pas. »
- « Les gradés dans les stages ne suivent pas les recommandations du Sensei qui dirige, Ils ne font que ce qu’ils savent faire, que ce qu’ils ont envie de faire. »
- « C’est loin. Que ce soit à Maubeuge, à Vieux-Condé, à Lille, liévin ou à Calais, c’est toujours trop loin. »
- « Faire des stages, c’est bien mais cela a un coût : les déplacements, le prix exigé pour monter sur le tatami, le temps passé… »
- « Aïkido plaisir, aïkido santé, d’accord ! Mais les passages de grade, trop peu pour moi ! Alors pourquoi irais-je à des stages ? »
Autant de leitmotivs, d’antiennes qui paralysent la pratique et les progrès des aïkidokas. Car, qui ne participe pas au stage se limite à la pratique routinière de son environnement et aux échanges constants avec les mêmes pratiquants, toujours les mêmes ! Or le monde est pluriel et merveilleux, il n’est pas tout entier contenu dans notre village ! Il faut donc ouvrir les horizons et les perspectives, s’ouvrir aux autres, découvrir ce que les autres ont aussi à proposer ! Sinon comment avancer ?
Faisons donc le point ensemble : à quoi bon suivre des stages ?
Les stages dans la vie du club.
Les rencontres sous forme de stage sont source d'échanges entre tous les participants. Quand le stage a lieu au sein de son club, il sert aussi à faire venir au dojo des personnes d’horizons différents et à faire connaître le lieu, le club et ses pratiquants. Ces rencontres restent d'abord et avant tout un moment de convivialité et d'animation dans la vie de l’association.
Naturellement, les stages permettent d'aborder certains aspects techniques de la pratique de l’aïkido dans la compagnie de techniciens régionaux, voire d’experts nationaux et/ou internationaux, professionnels de la discipline. Voilà qui est propice à vaincre la routine d’une pratique « entre soi » et à proposer à chacun des voies de progrès.
Enfin, il est bon de rappeler que la participation financière de chacun permet de défrayer ceux qui nous font le plaisir de nous rendre visite pour dispenser ces cours.
Des stages, de façon plus générale.
Dans notre région, nous avons la chance d'avoir l’embarras du choix. Le nombre de stages tout au long de la saison est tout à fait conséquent, depuis les rencontres Enseignants, les stages de Ligue, les stages nationaux, les stages Enfants, sans oublier les stages privés, l’offre est quasi pléthorique. Mais cette offre cible des publics très différents !
Les débutants, et même les avancés, peuvent se sentir perdus devant cette offre ambitieuse, alors il ne faut pas hésiter à en discuter avec vos professeurs. De cette façon, vous pourrez faire le meilleur choix : certains d'entre vous incorporeront les rencontres Enseignants pour répondre à leur souhait de s’initier à la pédagogie de l’aïkido, d'autres se prépareront à des grades et cibleront plutôt les stages d’entrainement ou ceux de ligue. Nous pourrions égrenner ainsi de multiples raisons qui pourraient vous conduire au seuil de ces stages : découvrir les pratiquants des autres clubs, visiter de nouveaux dojos, ne pas résister à l’attrait d’un aïkidoka émérite et de sa pratique et venir boire avidement ses conseils précieux...
Quoi qu’il en soit, parmi toutes les choses qui vous seront proposées, ne perdez jamais de vue que ce que vous viendrez chercher c’est avant tout le plaisir de pratiquer et le plaisir de la rencontre.
Des stages de ligue, plus spécifiquement
Ceux-ci ont plusieurs missions.Bien souvent, poussés par « la nécessité d’avoir à effectuer trois stages de Ligue validant pour les passages de grade Dan dans l’année du passage », les gradés des clubs ne voient en eux que l’opportunité d’obtenir ce précieux sésame… Résultat : s’ils ne manquent aucun stage les années de passage de grade Dan, ils s’affranchissent des stages autrement. Cela a pour effet de dénaturer l’objectif de ces stages et de constituer un public d’aïkidoka avancés principalement occupés de passer des Dan.
Pourtant, la mission première de ces stages vise à fédérer les clubs de la Ligue autour d'un échange technique commun en provoquant le rencontre du plus grand nombre possible de pratiquants de la région, tous niveaux confondus, chacun venant avec sa propre sensibilité. Cet échange est donc tout sauf une contrainte, s’il implique un certain effort, ouvert à tous, du plus débutant au plus ancien, il ne vise qu’à donner du plaisir ; et, même si la 1ère participation reste impressionnante aux yeux des débutants, elle ne laisse jamais indifférente car elle est très stimulante.
Quelle leçon tirer des stages et particulièrement des stages de Ligue ? Même si l'aïkido est unique, il peut être abordé de façons diverses : nul n’en détient la vérité ultime. Il y a donc toujours à apprendre.
Rôle du comité technique régional dans les stages de Ligue
Il faut souligner qu'un collège d'enseignants travaille en continu à préparer ces interventions et déterminer le thème directeur de la saison à venir. Ainsi l’année dernière (2016-2017), le fil rouge était : le respect de l’intégrité physique tant pour Tori que pour Uke. Cette année, l’accent sera mis sur le rôle d’Uke tout au long de la saison.
Dénierait-on le droit aux débutants de progresser en tant que Uke en fréquentant les stages de Ligue ? Pourquoi ce thème ne serait-il accessible et abordable qu’aux aïkidokas passant des grades Dan ?
Un effort doit donc être entrepris au sein des clubs pour que toutes et tous se sentent concernés par ce thème et désirent participer aux stages.
Participer à ces stages est aussi une façon de représenter son club.
Représenter son club est important. Si l'on veut aussi inciter à venir les gens de son propre club qui, soit ignorance, soit timidité, ne sont pas spontanément enclins à s’incrire à ces stages, comment comprendre que les professeurs, les dirigeants du club ou les avancés n’y participent pas ?
En outre, venir aux stages est une marque de respect appréciée des gens qui font vivre la Ligue, qui participent bénévolement à cette animation et nous amènent ainsi, toutes et tous, à découvrir des facettes de l'aïkido parfois méconnues ou trop vite oubliées. Saisissons cette occasion pour remercier ici les membres des bureaux des clubs de la région.
Pour les stages qui se déroulent sur des sites lointains.
Nous ne doutons pas un instant que les clubs peuvent s’organiser en co-voiturage pour accéder à des stages qui ne seraient pas proches de leur dojo. C’est une pratique courante dès lors qu’il s’agit de valider des stages en cas de passage de grade alors pourquoi ne pas étendre le principe aux autres cas ?
Oui ! les stages ont un coût : le temps passé, le chemin parcouru, le tarif, mais…
On ne peut mettre en avant cet argument, très concret, sans mettre en balance les bénéfices nets que le pratiquant retire de ces stages, et cela quel que que soit son niveau de pratique.
Nous avons déjà mentionné à quoi correspond le tarif de ces stages, loin d’être un simple item de plus sur un document administratif comme le passeport, la participation à un stage est une expérience inédite à chaque fois recommencée. Qui oserait dire, les yeux dans les yeux, qu’il n’a rigoureusement rien appris au cours d’un stage ne pourrait le justifier que par une absence totale de pratique au cours du dit stage !
Concernant les stages privés
Sur ce sujet nous serons bref : les intérêts de stages privés recouvrent ceux des stages de Ligue et peuvent être tout aussi bien multiples : rencontre de nouveaux pratiquants, évaluation des acquis et de la progression (« Mince ! Ma technique préférée ne passe que dans mon club ! ... »), découverte de ce que l'aïkido que peut développer un haut gradé, ou, tout simplement, recherche d'une piste à suivre (un Senseï) à un moment de la pratique parce que nous nous sentons en phase avec celle-ci.
En bref, ces stages de toutes natures doivent nous amener à avoir envie de pratiquer, de poursuivre la voie dans laquelle nous nous sommes engagés, en offrant un cadrage, un éclaircissement technique, une piste à suivre à un instant donné de notre évolution et surtout de mêler nos pratiques entre aïkidokas de clubs différents, tous niveaux confondus.
Dès à présent réserver les dates de vos stages pour la saison 2017-2018
Pour télécharger le calendrier 2017-2018 cliquez ici
François Penin