Une petite anecdote qui a bloqué mon cerveau pendant plusieurs secondes et qui m’a donné à cogiter jusque tard dans la nuit (oui, on se prend la tête pour pas grand chose des fois !).
Tout commence ce mardi. J’apprends que mes co-senseï du cours Enfants ont tous les deux une indisposition monstre qui, de leur propre aveu, les conduit à "une bassine toutes les heures”.
Je me décide donc à préparer un cours Enfants vite fait-bien fait, one-gain-bistoufly. Retenu tard par mes obligations, j’arrive à peine avant l’heure du cours ; quasiment tous les membres sont arrivés et les enfants crapahutent déjà sur le tatami (mais c’est moi qui suis déjà en sueur avec mon sac à moitié ouvert et ma tenue débraillée. Le comble : ma voiture roule sur sa roue de secours depuis 3 jours et j'en ai des sueurs froides à chaque fois que je prends le volant).
Heureusement pour moi, notre cher Président - un être magnanime, bon et généreux - s’est proposé de m’aider (et ce n’est pas du luxe : c’est qu’ils vous pompent vite votre énergie, nos pt’tis lascars !). On démarre donc avec un petit échauffement.
Au passage, j’avais remarqué que les faire courir autour du tatami incitait à la “triche” car certains “coupent” le circuit pour faire des moitiés de tour. Bien sûr, ils ont sous-estimé mon esprit de hacker professionnel et ils ont beaucoup moins rigolé quand j’ai annoncé qu’au lieu de courir, on allait sauter sur place (ça les a calmés, je vous assure).
J’avais décidé de faire un cours sur le tanto (la petite dague là, vous savez ?). C’est sympa pédagogiquement car ça leur montre l’intérêt des attaques et des techniques que l’on fait d’habitude. C’est plus parlant pour leur cerveau encore frais, en somme. (En plus, ils sont complètement “hypé” par un simple bout de bois en forme de couteau, il en faut peu je vous jure ! C’est pas au cours adulte qu’on verrait ça : c'en était au point de se battre pour en avoir un ! ^_^).
Bon. J’insiste bien sur les consignes de sécurité parce qu'à Marcq Aïkido on est PROFESSIONNEL dans les faits (je précise dans les faits et pas dans le porte-monnaie, je rappelle que c’est du bénévolat pour tous les professeurs... Parce que certains nouveaux pensent qu’on est payé par la Fédé un peu comme quand Zizou va entrainer le Real vous savez ? XD C’est beau l’innocence !).
Je digresse mais j’en arrive au sujet qui m'occupe. Naturellement, les armes ça les excite un peu nos petits samouraïs et, au bout de quelques minutes, un groupe de film commence à partir dans un trip de cape et d’épée, à la Jacky Chan et vas-y c’est StarWars. (Ouais carrément !) Et là c’est le drame justement. À peine l’un de nous évoque le dernier film de la fameuse licence qui se passe dans une galaxie lointaine (Aka le monde de Disney, Hollywood, la Californie toussa-toussa) que v’là-ti pas que ça part en cacahuète total !!!
Untel l’a vu deux fois, l’autre a adoré la fin, et celle-ci vient de se faire spoiler et pète littéralement un câble. (Ouaip ! Même à 11 ans, ça gave de se faire spoiler, pensez au Père Noël quand vous avez su qu’il n’existait pas, c’est le plus grand Spoil de l’histoire et on t’inflige ça quand t’es gamin en plus, c’est pas un peu salaud dans l’absolu ?!).
Bon, heureusement, je fais un peu ma grosse voix (merci le rhume, ça aide) et j’arrive à reprendre le cours en main jusqu’à la fin en évitant soigneusement le sujet de La Guerre des Étoiles en promettant qu’on en parlera à la fin du cours. (Comme ça je pourrai me la jouer vétéran en me caressant la barbe et en disant que : "oui, moi j’ai vu les anciens films au cinéma quand vous n’étiez pas nés", c’est une bonne technique pour asseoir sa légitimité).
Arrive la fin du cours, hop ! Le club offre la galette et les boissons (ils en mettent plein par terre les mal-propres, c’est qui vos parents ?).
On peut enfin parler du film tranquillement, bon, bien sûr, ils ont tous adorés, et blablabla les détails de fous qu’ils ont remarqués ! J’en ai déjà oublié la moitié...
Et là, voilà la plus ancienne du club qui s’approche, celle qui a lancé l’émeute en plein cours, et qui me sort comme ça au calme d’un air presque entendu : “Ouais c’est sympa mais ce sera jamais aussi bien que les premiers films, surtout les 1-2-3-4-5-6 c’était mieux avant”.
Vous voyez le problème, la petite a 11 ans elle est née pendant que Zizou mettait une raclée aux Espagnols en Allemagne, elle n’a vu aucun des anciens films au cinéma mais elle me sort, avec le plus grand calme, la phrase de vieux “c’était mieux avant” ! ! !
Non mais c'est quoi ces gosses aujourd’hui ? (déjà qu’ils ont des prénoms bizarres des fois) ils te tapent des critiques cinéma avec une tasse de thé et le petit doigt en l’air et te sortent le discours de papy “de mon temps, blablabla, c’était mieux avant”.
J’avoue que ça m’a épaté.
J’en suis venu à me poser la question : “est-ce les personnes qui sont nostalgiques ou bien est-ce l’époque qui veut ça ?” J’y avais déjà pensé en voyant des gamins de 9 ans commenter sur YouTube que “woaw la musique maintenant c’est de la daube, y a rien de mieux que les Beatles, c’était mieux avant je regrette cette époque” (alors que le gars est né quasi 50 ans après, je précise). Je vais caricaturer mais c’est un peu comme si vous étiez né dans les années 50/60 et que vous étiez nostalgique de Zola, Jaurès ou Hugo.
Pour conclure, j’avoue que cet article n’a pas grand chose à voir avec l’Aïkido mais comme c’était dans le cadre d’un cours et que ça fait partie de la vie du club, j’ai cru bon de le partager. (Et puis j’étais inspiré pour écrire et comme ça n’arrive pas tous les jours autant en profiter).
PS: Heu... C’est un post à but humouristique (entre-autre) donc ne prenez pas tout au premier degré, soyez Aïki.
Petit Jaune