Aux sources historiques de l’aïkido figure une légende que raconte le Kojiki, le Livre des choses anciennes datant de l’an 712.
Comme pour tout ce qui est grand dans l’univers, au Japon comme ici, on le doit aux Dieux. Ainsi, l’étincelle d’énergie qui fonda l’aïki surgit dans la lutte opposant dieux célestes aux dieux terrestres. Désireux de rétablir l’ordre sur terre, les dieux célestes dépêchèrent deux des leurs sur terre[1] pour demander au gouverneur du Pays-au-Milieu-des-Roseaux de céder son pays. Son fils[2], divinité terrestre, était capable de porter du bout du doigt un rocher que mille hommes réunis n’auraient pu transporter. Il lança alors un défi à chacun des dieux célestes en un Tegoi, sorte de « bras de fer ».
Quelle ne fut pas sa déconvenue quand saisissant la main du premier il sentit sa main se transformer en bloc de glace et en lame de sabre ! Il recula empli d’effroi et s’emparant de la main du deuxième il se sentit soulevé violemment et jeté comme un simple fétu de paille !
La légende du Daitô-ryû Jujutsu, école dont Ueshiba Morihei fut un des disciples, y voit là la première manifestation du ki, de la respiration aïki et de l’utilisation du pouvoir positif et négatif des énergies unifiées.
(Source : Texte établi à partir de l’ouvrage Aïkibudo, connaissances fondamentales par Alain Floquet, Budo Éditions - 2010, 77123, Noisy-sur-École, France Préface, p. 7 et 8)
[1] Takemikazushi no kami et Futsunushi no kami (divinités protectrices des temples Kashima et Katori).
[2] Minakata no kami.