Certains rencontrent (cherchent peut-être) l’amour sur le tatami, dans un club d’aïkido ou à l’occasion d’un stage, mais cela n’est sans doute pas propre à notre discipline. Pour autant, difficile de considérer que celle-ci n’y est pour rien. Elle joue un rôle à l’évidence, qu’il s’agisse d’amour avec un A majuscule ou d’amour au sens d’affection, d’amitié…
Des spécialistes (conjugaux notamment et, en particulier, Gary Chapman, Les langages de l’amour – Les actes qui disent « je t’aime », Editions Farel) se sont interrogés sur les langages de l’amour, c’est-à-dire la manière dont chaque personne cherche à le transmettre et comment elle le perçoive ou reçoive. Chacun est dans tous les cas plus sensible à un mode de communication qu’à un autre… Or l’Aïkido est lui aussi un biais par lequel de l’amour est transmis et reçu. Comment ? Il n’y a rien de sorcier puisqu’il suffit tout simplement de le pratiquer...
La preuve par 5, soit les 5 vecteurs d’amour :
- l’Aïkido implique le contact physique – le langage de l’amour le plus courant chez l’être humain –, certes il s’agit pour Uke d’attaquer Tori et pour ce dernier de réagir suffisamment pour dissuader l’agresseur. Toutefois, l’esprit qui domine notre discipline est la bienveillance et il suffit de regarder des pratiquants pour s’apercevoir qu’ils ont le sourire aux lèvres…
- l’Aïkido instaure des moments privilégiés entre 2 personnes, Uke et Tori qui s’efforcent d’établir une relation (« ma») et de la maintenir dans le but d’amener à une entente ou tout au moins à la paix.
- l’Aïkido exige un apprentissage, la répétition inlassable de mouvements, et aussi des conseils que l’on reçoit quel que soit son niveau ou que l’on prodigue en tant que Sensei ou gradé… Bref, la pratique implique 2 autres langages de l’amour en permettant d’une part de rendre service (il y a évidemment bien d’autres hypothèses où l’on peut aider…) et d’autre part de prodiguer des paroles valorisantes.
- enfin, l’Aïkido est l’occasion d’offrir et de recevoir des cadeaux. Dans la vie d’un club toutes les occasions sont bonnes pour remercier, féliciter, témoigner de la reconnaissance et de l’amitié par un petit présent.
Toutes ces marques d’affection participent à l’évidence de la bonne ambiance qui règne sur les tatamis où pratiquent les aïkidokas. Elles contribuent à créer des amitiés souvent fortes entre les pratiquants qui deviennent de bons copains, des amis, des « amarillos » au sens où l’entend Albert Espinosa dans El Mundo amarillo (terme intraduisible en français qui signifierait « jaunes » alors que le choix de ce mot repose sur sa racine amar/aimer et implique une relation particulière, parfois ponctuelle, caractérisée par le fait qu’elle change/fait progresser ceux qu’elle lie) ou parfois même des amoureux... Il s’agit là d’un atout de notre discipline qui ne peut qu’aider à la promotion de l’aïkido dans notre société…