Ne cédant rien à la morosité de la saison que nos destinées funambules encouragent malgré nous de leur équilibre précaire, nous avons décidé de parer le dojo de toutes les couleurs. L’étiquette dût-elle en souffrir un court instant, l’Aïkido peut ainsi faire mentir la chanson de Guy Béart qui proclame :
« Elle est en couleur mon histoire
Il était blanc, elle était noire
La foule est grise, grise alors
Il y aura peut-être un mort
Couleurs vous êtes des larmes,
Couleurs vous êtes des pleurs… »
Blanc ? Noir ? Mais déjà, à l’Aïkido, le blanc et le noir ne s’épousent-ils pas ?
Alors voilà ! Pour changer un peu, nous avons paré le quotidien des couleurs de la vie, célébrant ainsi, à notre façon, le passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver, la lente transition de l’automne aux frimas, une manière de défilé de mode à faire pâlir les Deschiens, d’offrir enfin au dojo un manteau d’Arlequin que tisseraient nos Hakama et nos Keikogi revisités, les illuminant de nos sourires.
Car enfin, ce qui nous meut dans l’Aïkido c’est le plaisir ! Plaisir de la pratique, charme envoûtant des techniques bien faites, quête permanente du geste juste et martial, et la convivialité superbe et spontanée dans chacune de nos rencontres et chacun de nos échanges.
Pour toutes ces choses qui donnent tant de couleurs à notre existence, nous nous devions de les concrétiser en ces jours gris de cette jolie palette polychrome et, à la chanson si triste de Béart, de lui préférer celle ensoleillée que chante Donovan :
« Yellow is the colour of my true love’s hair
In the morning
When we rise
That’s the time I love the best »
Parce que l’Aïkido est une fête du corps et de l’esprit à partager.
Dominique Aliquot