Tout d’abord il faut peut-être réexpliquer ce qu’est le collège technique de la Ligue Nord- Pas de Calais.
Celui-ci réunit des techniciens, majoritairement des enseignants gradés. Leur mission, à travers leur engagement tout à fait bénévole au sein du CTR est de participer à la réflexion sur la pratique et l’enseignement de l’Aïkido au sein de la région.
Ainsi ses membres définissent, avec le Délégué technique régional (D.T.R.), l’orientation technique des stages de Ligue pour la saison, et relayent celle-ci à travers différentes interventions comme les stages, les rencontres enseignants…. Ils participent aussi, pour bon nombre, aux stages de préparation DAN et aux jurys d’examen.
L’idée est d’apporter une certaine cohérence au niveau régional sur le plan technique et pédagogique, tout en respectant la diversité des pratiques et des enseignements qui caractérise notre discipline.
Avoir remis le stage du dimanche au goût du jour a pour moi plusieurs avantages et intérêts.
En premier lieu, elle doit permettre de tourner sur notre territoire et apporter des possibilités supplémentaires de stages sur différentes zones au cours du week-end.
En second lieu, elle doit permettre aux aïkidokas de se retrouver sur le tatami avec des enseignants de la région. Comme je le disais précédemment, nous avons la chance d’avoir de nombreux enseignants gradés.
Même si nous pratiquons tous l’Aïkido et que nous nous y retrouvons, la façon d’aborder son enseignement et ses principes peut parfois différer selon la personne, son histoire et son évolution sur la voie.
Je pense à travers mon expérience personnelle et pour avoir eu la chance d’avoir dû changer de région plusieurs fois pour raisons professionnelles, que notre pratique se façonne au cours des rencontres.
Ainsi, lors des stages, la question, n’est pas de savoir si nous sommes entièrement en phase et en accord avec l’intervenant, mais plutôt de voir si sa façon d’aborder l’aïkido ne va pas nous aider à modifier l’angle d’approche et améliorer notre compréhension.
Bien sûr, cela nous oblige, si on veut utiliser un terme « Aïki » à la mode, à un certain « lâcher prise » et à se placer en mode « écoute ».
Ces interventions sont donc à tiroirs multiples. Elles nous amènent en tant qu’enseignants à nous accorder entre nous sur son contenu et sa ligne directrice.
Elles exigent aussi de structurer davantage notre intervention sur un timing court (1h par enseignant) et avec un auditoire « éphémère ». L’objet n’étant pas de faire uniquement de la pratique, et encore moins une démonstration, mais, davantage, de proposer des pistes de travail.
Nous nous devons aussi de penser aux pratiquants qui se dirigent vers l’enseignement en leur proposant des pistes de réflexions pédagogique à travers l’échange. C’est en fin de compte le travail que nous leur demandons à travers les rencontres enseignants.
Ces stages doivent aussi permettre d’apporter un contenu technique utile. Nous parlions tout à l’heure des participations aux évaluations (passage Dan et préparation Dan,…) des membres du CTR. On retrouve ici la possibilité d’assortir la pratique de points de progression, sur lesquels nous nous sommes accordés au préalable. Ceci doit nous permettre de faciliter une homogénéité dans la perception des critères d’évaluation et aider à parfaire la pratique de nos élèves.
Enfin, le stage doit s’ouvrir à tous, du pratiquant débutant au confirmé. À la fois, pour remettre nos valeurs humaines en exergue mais aussi conserver notre humilité. On s’aperçoit vite que la qualité et l’intensité de la rencontre dépend avant tout de l’acceptation de cette prise de risques.
F.PENIN – Enseignant au Club de Marcq en Barœul