Après avoir passé trois semaines au Japon, visitant Tokyo et Kyoto, et bien qu’en dépit de son atterrissage, elle soit encore sur un petit nuage, Bernadette n’a pas attendu pour nous rejoindre sur le tatami dès mardi. Mais elle est venue avec des présents, comme un roi mage, chargée des gâteries « sucrées » pour les membres du club et d’un kakémono en soie représentant le Mont Fuji à l’attention de notre Sensei bien-aimé.
Elle n’a pas manqué de nous faire part de l’enchantement de ce voyage, de l’agréable découverte d’un univers humain et culturel qui correspond, pour ce qui lui a semblé, à ses valeurs au point qu’elle songe déjà à y retourner un jour dans un cadre plus professionnel. Ordre et courtoisie extrême étaient au rendez-vous, toutes vertus caractéristiques de ce pays du Far-East qui ont su la séduire. Elle a goûté à la vie trépidante de la capitale, apprécié les tenues vestimentaires sévères de ses citadins pressés (costumes noirs pour les hommes et tailleurs rayés pour les femmes, la mode est aux rayures en ce moment…) et ses prouesses urbanistiques de même qu'elle a pu se laisser bercer au charme plus provincial de Kyoto, peut-être plus proche de nous, au doux son de sa pluie et à l’accueil bienvenu de ses musées.
En passant, elle a pu découvrir et redécouvrir, dans l’un d’entre eux, une exposition temporaire consacrée – Ô ironie des aléas de l’aventure !- aux impressionnistes français (!).
Il est intéressant de noter que, de son propre aveu, elle n’a pas souffert de la barrière de la langue, elle a su se perdre pour mieux parvenir à ses fins et entrer ainsi en contact avec une population d’une gentillesse, d’une serviabilité et d’une courtoisie qu’on aurait du mal à trouver au pays de Vercingétorix, du béret basque et de la baguette de pain. Ses armes pour dialoguer ? Montrer un plan, une adresse ou jouer de ses mains à défaut de pouvoir échanger en anglais…
Enfin, il faut signaler ses expériences des dojos japonais – l’Aïkikaï de Tokyo et un dojo de Kyoto – Ces expériences, nécessairement limitées, il est vrai, à cause du séjour trop court, lui ont tout de même apporté un éclairage inégalable des pratiques en usage pour notre discipline au Japon, dans le dojo du fondateur , d’abord, tel qu’il est devenu aujourd’hui et dont les effectifs pratiquants lui sont apparus majoritairement constitués d’étrangers qui séjournent au Japon et dans un dojo plus confidentiel à Kyoto fréquenté uniquement par des Japonais apparemment hauts gradés qui ont su lui réserver bon accueil.
Si vous rencontrez Bernadette un de ces jours prochains, vous serez peut-être surpris de la voir se courber d'un façon très obséquieuse pour vous saluer, n'en prenez pas ombrage, c'est simplement qu'elle n'en est pas encore tout à fait revenue !